MONTHERLANT et l’épuration – Son dossier de défense et ses archives.

« Je défie qu’on relève un seul acte, une seule ligne ou un seul propos de moi pendant la guerre, soit contre les Russes, soit contre les Anglais, soit contre les Américains, soit contre les communistes, soit contre la résistance. Quant aux Israélites, je n’ai agi qu’en leur faveur. »

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HENRY DE MONTHERLANT ET L’ÉPURATION

 

« Je défie qu’on relève un seul acte, une seule ligne ou un seul propos de moi pendant la guerre, soit contre les Russes, soit contre les Anglais, soit contre les Américains, soit contre les communistes, soit contre la résistance. Quant aux Israélites, je n’ai agi qu’en leur faveur. »

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Exceptionnelle réunion de quelques 50 lettres, notes, manuscrits et documents concernant la mise en accusation de Montherlant au moment de la Libération, l’écrivain – comme de nombreux autres intellectuels – ayant été une des cibles du Comité des Écrivains français dès septembre 1944. Contraint de rendre compte de ses actes et paroles devant la Commission d’épuration de la Société des Gens de Lettres, Montherlant établit sa défense, avec l’aide ponctuelle d’avocats, en se justifiant notamment de son essai Solstice de juin (considéré par certains comme une résignation face à la défaite), de sa participation à des journaux collaborationnistes entre 1941 et 1943, et de l’attitude de retrait qu’il adopta durant les années de guerre.

Ensemble de plus de 100 pages de formats divers, manuscrites ou dactylographiées, et deux chemises de classement, titrées au crayon rouge, avec annotations dont une biffée : « Le grand mémoire est à la restauration. Dans la chemise sur mon calorifère. Ici dans chemise brune. / La table thématique au-dessus de tout ». En plus des manuscrits de la main de Montherlant, une quinzaine de ces documents présentent des soulignements, annotations ou apostilles autographes. Certaines notes et brouillons sont portés au verso de lettres à lui adressées ou de feuillets dactylographiés ou imprimés, dont des textes de l’écrivaine Alice Poirier, admiratrice passionnée de Montherlant avec lequel elle fut en correspondance pendant plus de vingt ans.

À la Libération, le nom de Montherlant figurait dans la liste des écrivains suspectés de collaboration établie par le Conseil national des Écrivains. Son cas fut alors examiné par la Haute Cour qui renvoya l’affaire au printemps 1945 devant la Chambre civique, celle-ci ne donnant pas suite, tandis que la Commission d’épuration de la SGDL rendait sa décision en octobre 1946 : aucune charge ne fut retenue contre Montherlant qui avait respecté l’interdiction professionnelle de six mois prononcée deux ans auparavant.

L’auteur a réuni divers éléments pour sa défense, documents réutilisés en 1952 pour le recueil Textes sous une occupation et pour la rédaction d’un Mémoire en vue d’une réédition du Solstice de juin et d’Équinoxe de septembre, envisagée dès 1948 mais qui ne paraîtra qu’à titre posthume, en 1976.

On trouve donc des notes, des lettres reçues par l’écrivain comme autant de témoignages à décharge, des coupures de presse, quelques fragments de ces Textes sous l’occupation, des dactylographies avec corrections autographes du Mémoire où sont repris la majeure partie des arguments développés entre 1945 et 1946.

Lors de l’examen de son dossier, Montherlant dut notamment répondre à un questionnaire établi par la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) composé d’une cinquantaine de questions portant sur une éventuelle collaboration avec les forces occupantes, une possible sympathie pour le régime et la politique de l’ennemi, demandant compte des publications et des revenus professionnels et qui s’achève ainsi :

« Même si vous n’avez pas effectivement aidé la propagande ennemie, et si par l’écrit, la parole, le fait ou le geste, vous n’avez pas été un collaborateur agissant, jugez-vous, en votre âme et conscience que vous n’avez pas failli à votre devoir d’intellectuel français chargé d’une mission de confiance auprès de la masse. Et que votre attitude, votre comportement, dans le privé comme dans le public, a été conforme à la dignité patriotique qu’il convenait d’aborder après une défaite humiliante, pendant une occupation matériellement et moralement odieuse et face à un adversaire qui, désireux d’avilir notre pays en ayant l’air de l’appeler à la collaboration, affamait notre peuple, étouffait notre pensée, notre culture et notre liberté, torturait nos compatriotes, fusillait nos otages et se conduisait en ennemi mortel de notre génie et de notre civilisation ». Dans l’exemplaire en double qu’il a conservé, Montherlant a noté : « Je juge que je n’ai pas failli à ce devoir ».

Liste des documents :

Deux lettres signées émanant de la Croix-Rouge Suisse – Secours aux enfants, à Montherlant. 25 octobre et 17 novembre 1943.  Remerciements pour le soutien qu’il a apporté à cet organisme, par dotation financière et en offrant un exemplaire dédicacé de La Reine morte pour vente (Mme Micheli en a obtenu 800 CHF).

Lettre signée d’Albert Buesche à Montherlant. 7 mars 1944. Rédacteur en chef du journal Das Reich[hebdomadaire allemand publié entre mai 1940 et avril 1945, éditoriaux de Goebbels], Buesche l’informe que dans un article de lui, « par une faute d’impression, on lit “antisémitisme” au lieu de “antiféminisme”. Je regrette cette faute infiniment ». En-tête du Pariser Zeitung.

Lettre signée de René de Sariac à M. de Segrais, avocat. 20 septembre 1944. Relative au mémoire remis par Montherlant « concernant la position qu’il avait adoptée avant la guerre et depuis l’Armistice. J’ai soumis ce document au Contrôle Central de l’Armistice où il m’a été indiqué qu’aucune arrestation n’était prévue et ne semblait utile dans une semblable affaire ».  Avec apostille autographe : « Dossier.  C’est à la Direction générale des services spéciaux du 2e Bureau que cette démarche aurait été faite ».

Lettre autographe signée de Georges Lecomte à Montherlant. 20 février 1945. Après l’envoi du mémoire par Montherlant et un entretien avec les membres du Comité d’Épuration de la Société des Gens de Lettres. Il l’a soigneusement étudié et il assure son confrère de sa sympathie littéraire, acquise depuis longtemps, depuis Le Songe notamment.

Lettre signée de Georges Robert, directeur de la SGDL à Montherlant. 25 mai 1945. Double de l’avis de l’Assemblée générale de la société qui a entériné la décision prise à son égard par la Commission d’épuration le 7 février 1945.

Lettre signée de l’avocat Maurice Ribet à Montherlant. 11 juillet 1945. Il l’informe que la commission du gouvernement a décidé de classer son affaire sur le plan « cours de justice ». « Ce dossier maintenant va être examiné par un autre substitut qui doit décider si, le cas échéant, il y aurait lieu de vous renvoyer devant la Chambre civique pour indignité nationale ».  Ribet va rencontrer ce second magistrat pour plaider la cause de Montherlant. Lettre annotée par Montherlant.

Lettre signée de Fernand Rouvray, vice-président trésorier de la Commission de la SACD à Montherlant. 2 novembre 1945. Il lui envoie le questionnaire établi par le Comité Nationale d’Épuration de la SGDL, à renvoyer dans les 8 jours. Lettre annotée par Montherlant qui indique que ledit questionnaire a été porté le 10 novembre et qui a réclamé, le 21 suivant, un accusé de réception. Avec une lettre du contrôleur général de la SACD accusant réception dudit questionnaire, 7 décembre 1945.

Exemplaire dactylographié et signé du questionnaire de la SACD, avec réponses et notes autographes, avec la mention « porté à la main, 10.11.45 ». Est joint une copie dactylographiée dudit questionnaire, restée vierge (sous feuillet titré par Montherlant).

Il répond non en marge de toutes les questions demandant si, dans ses pièces jouées pendant l’Occupation (La Reine Morte et Fils de Personne), il a pu servir la propagande allemande ou l’idéologie hitlérienne ou fasciste, s’il a collaboré à des films allemands ou italiens, s’il a vendu des droits d’auteur sur une de ses œuvres ses œuvres à des firmes allemandes et italiennes, etc. Il explique que la petite soixantaine d’articles qu’il a publiés entre 1940 et 1943 (qu’il liste et dont il indique la rémunération) relèvent uniquement du domaine littéraire. Il rappelle que Solstice de Juin a été interdit par la censure allemande dans un premier temps, qu’il a refusé à deux reprises d’aller au congrès de Weimar, qu’il a subi une perquisition de la Gestapo à son domicile en mars 1944, etc.

Ensemble de notes autographes ou en parties dactylographiées et corrigées (sur 30 pages environ), dont :

– Notes prises les conseils de MM. Leclair, Maurice Ribet, Georges Robert et Leclair, entre le 6 et le 11 novembre 1945 (au verso de pages dactylographiées).

– Fragments de plaidoiries (dont 4 pages au verso de feuillets dactylographiés d’une traduction de la pièce de Luis Vélez de Guevara consacrée à Inez de Castro [La Reine Morte]). Il évoque les calomnies dont il l’objet, affirmant n’avoir jamais cesser, « tant par mes écrits que par mes actes », de témoigner son hostilité au gouvernement de Vichy et aux autorités allemandes, revient sur l’interdiction du Solstice de Juin par les Allemands, autorisé par l’intervention spontanée de directeur adjoint de l’Institut allemand, « sans que je n’intervinsse ».

– Feuillets de comptes financiers. Avec état de ses droits d’auteur pour les éditions de La Reine Morte et Fils de personne (« sommes confrontées et approuvées par le comptable Gallimard, 9. 11. 1945 »).

– Liste de ses articles et de leurs rémunérations.

Notes justifiant sur sa collaboration à la presse sous l’occupation. Par exemple à propos de l’article Vilenies(La Gerbe, 4 février 1943) : « Notre défaite est morale. Je résume ce qu’on dit les intellectuels de 70. Est-ce un crime de le dire ? Non, ce n’est pas anti patriotique. Mauriac l’a dit » … ou encore, citant une phrase du Solstice qui lui a été reproché, « nous verrons remonter un âge chrétien…. (Mais) serons-nous là pour « trahir » encore une fois ? », il commente : « Le mot trahir est pris dans un sens ironique puisqu’il est entre guillemets. Ces guillemets indiquent qu’il ne s’agit pas réellement de trahir, mais de ce que le monde appelle trahir et ce que le monde appelle trahir, c’est s’abandonner à ce rythme de l’alternance sur lequel chaque idée, la roue tournant, est remplacée par une idée opposée ».

– Note dactylographiée sur le Solstice de Juin (« La façon dont aujourd’hui même le sens de mes œuvres récentes et non politiques, est dénaturé sciemment par un certain nombre de commentateurs (fait reconnu dans leurs articles par des hommes aussi peu bienveillants à mon égard que MM. Gabriel Marcel et J.J. Gautier, par exemple) continuent les méthodes avec lesquelles des adversaires interprétèrent le Solstice de Juin. Le présent fait comprendre parfaitement le passé »).

– Résumé d’un mémoire judiciaire. Montherlant évoque son engagement militaire durant la guerre de 1914-1918, comment il n’a cessé dans ses écrits de prédire un nouveau conflit avec l’Allemagne hitlérienne, plaidant pour un réarmement de la France, s’affichant violemment antimunichois dans L’Equinoxe de Septembre tout en précisant sa conception de la guerre considérée comme un sport, la défaite devant être acceptée « sportivement », et toujours rappelant que Solstice de Juin est rempli d’attaques contre la politique de Vichy, justifiant son positionnement durant la guerre, ses revenus, revendiquant même certains actes de « résistance » comme d’avoir pu soustraire quelques jeunes gens du STO. « Je défie qu’on relève un seul acte, une seule ligne ou un seul propos de moi pendant la guerre, soit contre les Russes, soit contre les Anglais, soit contre les Américains, soit contre les communistes, soit contre la résistance. Quant aux Israélites, je n’ai agi qu’en leur faveur.

A – Refus de retirer d’un livre de nouvelles de moi une nouvelle favorable aux Juifs, alors que cette condition m’était imposée par un éditeur allemand. B – Refus de faire partie du jury du prix Balzac, fondé par un éditeur à qui les Allemands avaient donné le fonds Calmann-Lévy. C – Refus de faire partie de la Ligue de la pensée française parce que les Juifs en étaient exclus. D. Pétition au gouvernement en vue du rétablissement de l’hebdomadaire Marianne, suspendu pour avoir publié un article d’un Israélite. E. Deux interventions en faveur de M. Benjamin Crémieux, arrêté. Des phrases favorables aux Israélites dans des ouvrages de mois apparus pendant l’occupation ».

Lettre autographe signée d’Henri d’Amfreville à Montherlant. 24 octobre 1946. Rapportant des propos entendus au café de Flore en 1943 entre deux consommateurs au sujet d’un article de Montherlant publié dans La Gerbe. « Montherlant, dit le jeune homme, manie agréablement l’ironie, il se paye bien la tête des Allemands. Il ajouta quelque chose comme ‘il les a bien eus’. Ces paroles m’ont frappé et je les ai même répétées à plusieurs amis ».

Compte-rendu dactylographié du Comité National d’Épuration des Gens de Lettres, Auteurs et Compositeurs. Paris, 29 octobre 1946. Rapport établi après un entretien avec Montherlant et l’avocat Maurice Ribet et l’examen du mémoire en défense produit par l’écrivain, prononçant la totalité des interdictions de l’article 3 de l’ordonnance du 30 mai 1945 pour une durée d’un an à partir du 1er octobre 1944. Il est notamment question de Solstice de juin et des articles publiés dans des journaux d’inspiration allemande. Il est notifié que cette « erreur de jugement », comme l’écrivain lui-même qualifia ses choix, « est particulièrement regrettable en raison de la place importante que Montherlant occupe dans notre littérature et de l’éclat de son nom. […] en dehors de ces faits, l’attitude de M. de Montherlant telle que l’a révélée le dossier, ne saurait lui être reproché ; qu’il y a lieu de tenir compte du fait qu’il n’a pas publié d’œuvre nouvelle depuis la Libération ». Avec liste dactylographiée des pièces présentées au Comité d’Épuration, dont la liste des articles publiés dans La Gerbe, Le Matin, Aujourd’hui, Nouvelle Revue Française, Comœdia et Germinal entre 1940 et 1943. Avec lettre signée de la secrétaire du Comité National d’Épuration des Gens de Lettres. 8 novembre 1946, donnant avis de la décision du 29 octobre.

Lettre signée de Maurice Ribet à Montherlant. 17 janvier 1946. Il a demandé au Commissaire du Gouvernement que le compte en banque de Montherlant soit débloqué « étant donné qu’aucune instruction n’a été ouverte et ne sera ouverte contre lui à quelque titre que ce soit ». Soulignement au crayon rouge.

Pièce signée par un Inspecteur des Contributions directes. 18 avril 1946. Relative à l’impôt de solidarité : « M. de Montherlant n’est pas redevable de la contribution d’enrichissement portant sur les années de guerre ».

2 lettres autographes signées de l’écrivain et linguiste suédois Ernst Bendz à Montherlant.Göteborg 14 et 24 décembre 1946. À propos d’un livre qu’il veut lui consacrer pour lui rendre justice et après avoir reçu son plaidoyer qui explique les raisons profondes de l’attitude d’abstention de Montherlant. Il se réjouit de le savoir « réhabilité » aux yeux de quelques milliers d’imbéciles. Quelques phrases soulignées au crayon rouge.

Lettre signée de Maurice Ribet à Montherlant. 14 novembre 1946, lui envoyant une copie de la décision rendue par le Comité National d’Épuration. « La sanction prononcée est de pure forme puisqu’elle s’était évanouie avant même de naître. J’aurais évidemment, comme vous même sans doute, préféré une solution plus courageuse, mais en matière judiciaire, il faut bien évidemment se contenter de ce que l’on vous offre. C’est le cas où jamais de se souvenir de votre chevaleresque théorie d’après laquelle, le combat terminé, les adversaires doivent se réconcilier en attendant que ‘la roue tourne’ ».

Brouillon autographe d’une lettre de Montherlant à Henry Muller. 23 avril 1947. Montherlant lui demande de confirmer de ce dont il a eu connaissance pendant qu’il travaillait chez Grasset : volonté de son éditeur allemand de censurer partiellement Mors et Vita en supprimant la nouvelle intitulée Un petit Juif, ce qu’il a refusé – interdiction du Solstice de Juin en Belgique et en Hollande. Au verso d’une lettre de V. Bataille remerciant Montherlant pour son nouveau livre [Carnets ou Le Maître de Santiago ?]. 

Lettre autographe signée de Léon-Pierre Quint à Montherlant. 10 mars 1958. Évocation de leur rencontre lors d’un des très rares séjours de Quint, à Paris, au printemps 1944. Lors de ce déjeuner, Quint avait dit à Montherlant qu’il était juif. « Je revois encore votre mouvement, vous avez paru amicalement catastrophé. Vous avez dû penser silencieusement : quel doit être son ennui. Et vous m’avez dit, je ne savais rien. Si je vous rappelle ce souvenir, c’est pour vous dire ma confiance en vous alors – totale évidemment, car je n’ai jamais aimé jouer avec le feu. […] Aujourd’hui, je crois que je sais moins bien qu’alors où vous en êtes. Il n’y a pas ‘d’occupation’. Et vous n’écrivez pas d’articles d’actualité (qu’il s’agisse du présent ou du participe passé). Il me semble d’ailleurs que depuis 44/45, ce que les autres appellent votre désinvolture a changé de forme »… Une déclaration de L.-P. Quint, datant de 1945, à propos de Montherlant sera insérée dans la réédition de Solstice en 1976 : « la seule accusation qui pourrait être retenue contre Henri de Montherlant, ce n’est pas d’avoir pris le mauvais parti, c’est de n’avoir pas pris de parti du tout ».

Coupures de presse ou d’imprimés, contrecollées et annotées par Montherlant. Deux articles concernant le Comité d’Épuration (mai 1945 et avril 1946). Traduction en anglais d’un fragment d’article du résistant Jacques Debû-Bridel (paru dans Horizon en juillet 1945), accusant Montherlant et Chardonne de bénéficier d’une immunité révoltante alors qu’ils ont joué le jeu des Allemands, avec article du britannique Montgomery Belgion prenant la défense de Montherlant. Extrait d’un rapport de l’Assemblée extraordinaire de la Société des Gens de Lettres (24 février 1946).

Ensemble de notes et de manuscrits autographes ou dactylographiés, pour Textes sous une occupation (Gallimard, 1953) et pour le Mémoire (paru à titre posthume).

– « Notes de 1952 ». Brefs avant-propos pour Textes sous une occupation (au verso d’extraits dactylographiés d’Équinoxe de septembre).

– Fragments autographes ou dactylographiés de quelques textes de cet essai : – « Un homme était debout dans un compartiment du métro. À l’heure de la grande presse. Il lui parut qu’une femme se cramponnait férocement un des montants de métal résistant à tous les remous de la cohue, se fut fait tuée plutôt que de ne pas rester collée contre lui ». – Une jeune fille française lit Goethe. – « Parfois, il me semble que tout ce qui se passe en moi se passe si loin de toute compréhension humaine ». Sévérité pour la France contemporaine. « On voit maintenant je pense comment le plus profond de ma nature me menait à accepter pour un temps la défaite ».

– Manuscrit de travail, en partie dactylographié, du Mémoire (30 feuillets). Version présentant quelques variantes avec la version définitive. On peut relever par exemple qu’il cite à plusieurs reprises le fait qu’il serait parvenu à soustraire plusieurs jeunes gens au Service du Travail Obligatoire, mention qui n’apparaît plus dans le texte publié en 1976. Avec un feuillet titré par Montherlant : « Fin du mémoire dans son premier texte. Pour dossier Textes » (au verso d’une lettre du directeur de la SACD, 12 juin 1952, à propos d’un contrat concernant la traduction du maître de Santiago en langue finnoise).

 

 

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