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Max JACOB se souvient de son amitié avec VAN DONGEN.
« Je fais de la prose et des vers et […] je suis les offices qui sont en chant grégorien pur. »
450€
« Je fais de la prose et des vers et […] je suis les offices qui sont en chant grégorien pur. »
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Max JACOB (1876.1944)
Lettre autographe signée à son ami Kees Van Dongen.
Une page in-4°. Enveloppe autographe.
Presbytère de Saint-Benoît-sur-Loire. 5 juillet 1921.
« Je fais de la prose et des vers et […] je suis les offices qui sont en chant grégorien pur. »
Émouvante lettre de Max Jacob qui, tout juste retiré au presbytère de St Benoît, loin de l’agitation artistique de Paris, se souvient, avec nostalgie, de sa vieille amitié montmartroise avec le peintre fauviste.
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« Cher vieux. Je suis bien loin. Merci ! mon cher ami, merci de penser à moi, bien loin moralement de Paris. Je travaille comme un cheval de labour. La fête sera bien jolie et je regrette un peu d’en être privé ; je regrette un peu, très peu. Il y a trop de fêtes dans ma vie et trop peu de travail. Je me rattrape en ce moment.
Je suis dans un jardin entre un presbytère qui ressemble à la chaumière du Trianon et une Basilique en plein champ, qui passe pour la plus belle église romane de France. Peu m’importe. Je fais de la prose et des vers et comme il y a ici un pèlerinage, je suis les offices qui sont en chant grégorien pur, et les processions.
Mes compliments à ta femme et à toi, cette vieille amitié que tu sais et qui date de loin. Max Jacob. PS. Te rappelles-tu quand Clément Vautel était directeur artistique du Rire, et que nous nous rencontrions dans l’antichambre, toi en bottes et moi Dieu sait comment ? Si vous pensez aux pauvres, envoyez votre collecte au curé de St Benoît (Loiret) qui ne manque pas de misères à soulager. »
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Un an après la mort de son ami Modigliani, Max Jacob décide de renoncer aux paradis artificiels et, en juin 1921, sur les conseils de l’abbé Weil, s’exile à Saint-Benoît-sur-Loire pour trouver la paix et se plonger dans le travail : « Je suis venu ici pour m’écraser devant Dieu » écrivit-il.
En 1928, lassé de sa retraite spirituelle, « qui a embelli son âme », il reprend le chemin de Paris, fauché. Huit années plus tard, en 1936, il revient en catastrophe à Saint-Benoît, « en pêcheur ».
C’est sur ces terres que la Gestapo orléanaise l’arrête le 24 février 1944. Dans le train qui le mène à Drancy, il écrit un dernier billet au curé de Saint-Benoît : « « J’ai confiance en Dieu et dans mes amis. Je le remercie du martyre qui commence. » Il meurt quelques jours plus tard à l’infirmerie du Camp de la Muette, le 5 mars 1944.
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