Edgar DEGAS (1834.1917)
Lettre autographe signée à Sophie Niaudet-Berthelot.
Quatre pages in-8° sur papier de deuil.
Sans lieu. 16 octobre [1895 ou 1896]
“Je sens toujours avec émotion que vous avez gardé quelque chose de fidèle et de dévoué à vos vieux amis.”
Degas conte la situation de son beau-frère Henri Fèvre en Argentine.
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« Ma chère Sophie, Vous avez eu la bonté, et ça ne m’a pas surpris, de m’écrire que vous veniez d’adoucir votre réponse au pauvre Fèvre [Henri Fèvre, le beau-frère de Degas]. Votre lettre a dû lui arriver à peu près avec la mienne qui était, je le crains, un peu brutale. Je sens toujours avec émotion que vous avez gardé quelque chose de fidèle et de dévoué à vos vieux amis. C’est qu’ils ont été bien malheureux sans l’avoir jamais mérité.
Fèvre s’est encore épris d’une idée, et m’en écrit depuis qque temps deux ou trois fois par mois. Il voudrait amener le gouvernement argentin à décréter la fondation d’une banque de crédit aux entrepreneurs, sur le modèle du sous-comptoir des entrepreneurs qui existe ici et où notre ami Rouart est engagé. On construit et on veut construire beaucoup à Buenos Ayres [sic]. Il compte que les argentins lui tiendront compte de son idée et lui paieront son initiative. M. Marchand le soutient. La confiance de Fèvre, vous le pensez bien, est toujours admirable. Dites bien des choses au pauvre Grenier. Inutile d’ajouter qu’il faut toujours croire à l’affection de votre vieil ami Degas. Tous mes bons souvenirs à Berthelot. »
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De huit ans plus jeune que Degas, Marguerite (1842-1895) fut l’un des modèles favoris de son frère. Elle épousa en 1865 l’architecte Henri Fèvre (1828-1900) qu’elle suivit en Argentine en 1889 : dans une situation financière délicate à la suite de mauvaises affaires, Fèvre espérait un nouveau départ. Le ton de la lettre prouve combien Degas ne faisait pas confiance à ce beau-frère lequel, dit-il avec agacement, « s’est encore épris d’une idée »…. Degas ne revit jamais sa sœur, morte en Argentine en 1895 à l’âge de 53 ans.
Sophie Niaudet-Berthelot (1837.1907), nièce de Louis Breguet et épouse de Marcellin Berthelot, fut la première femme inhumée au Panthéon.