Joë BOUSQUET (1897-1950)
Lettre autographe signée à Pierre Naville.
Une page in-4°.
Carcassonne. 20 avril [19]25
« Je n’en reste pas moins entièrement gagné à la cause surréaliste. »
Superbe lettre du jeune Bousquet, à l’aube de sa carrière littéraire, au directeur de la Révolution surréaliste, Pierre Naville. Isolé dans sa chambre de Carcassonne, Bousquet insiste pour que ses désirs de surréalisme et son concours littéraire soient entendus par le groupe parisien dirigé par André Breton.
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« Je viens de lire avec beaucoup d’intérêt le n°3 de la Révolution Surréaliste. Je vois que le fragment que je vous avais envoyé n’y a pas trouvé place. En le relisant, ces derniers jours, je m’étais fort bien aperçu qu’il n’était pas possible d’en tirer parti. Je n’en reste pas moins entièrement gagné à la cause surréaliste. Si éloigné de vous, je vous poursuis à tâtons, comme je peux. Votre lettre du mois dernier m’avait donné beaucoup de joie et de l’espoir. Puis-je vous envoyer un fragment surréaliste, très court pour le prochain numéro de la Révolution ? J’espère que vous l’accepterez. Si vous me répondez vite, je vous l’enverrai par retour de courrier. Vous savez, Monsieur, que je suis isolé en province. Je souhaite que vous m’unissiez à vos recherches. Je voudrais travailler avec vous. Disposez de moi, je vous prie, que mon absence forcée ne me condamne pas à l’oubli total… »
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La revue La Révolution surréaliste, fondée en 1924, fut initialement dirigée par Naville et Benjamin Péret, puis par André Breton. Après douze numéros, publiés entre décembre 1924 et décembre 1929, la revue fut rebaptisée Le Surréalisme au service de la révolution ou Surréalisme ASDLR qui, au fil de 6 numéros, parut jusqu’à mai 1933.