Jean COCTEAU se languit de l’absence de Jean MARAIS. 1944.

« Ce qui me démoralisait c’est d’être malade et privé de mon soleil, c’est-à-dire de toi. »

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Jean COCTEAU (1889.1963)

Lettre autographe signée à Jean Marais.

Une page in-4°.

Sans lieu. 24 mars 1944.

 

« Ce qui me démoralisait c’est d’être malade et privé de mon soleil, c’est-à-dire de toi. »

Malgré les heures de guerre et la séparation amoureuse, Cocteau fourmille de projets et travaille à son film La Belle et la Bête dont Jean Marais tiendra le premier rôle.

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« Mon Jeannot, Enfin je crois trouver l’occasion de t’écrire et que ma lettre t’arrive. Paul [Morihien], arrivé ce matin a une mine formidable et me raconte que tu es dans une forme étonnante. Il le faut pour tenir dans cette ville étrange. J’ai été bien malade, mais je commence à aller mieux et, comme on pose ta bibliothèque, les Vaudable [Louis et Maggie Vaudable, propriétaires de Maxim’s] me prêtent une chambre. J’y travaille à notre film [La Belle et la Bête]. Je craignais ce travail – je le trouvais monotone – mais Paul, à qui je l’ai lu est enchanté sans réserve et cela me donne le courage de continuer. Tu reviendras dans une ville qui ne ressemble plus à celle de votre départ.

Ennuis d’électricité, de gaz et autres. Ce qui me démoralisait c’est d’être malade et privé de mon soleil, c’est-à-dire de toi. Dès ton arrivée je devine que je me porterai mieux et que je retrouverai de l’optimisme. Quoiqu’il arrive je pense que vous monterez l’Andromaque. Les films, c’est plus vague. Ploquin et Bresson te veulent pour leur film. Ils t’attendent. Bresson te parlera. J’ai dit que je ne t’influençais jamais et que tu faisais tout à ta guise.  Mon Jeannot je t’embrasse. Jean. »

 

 

 

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