Ivan TOURGUENIEV promeut la littérature de son ami FLAUBERT.

Ivan TOURGUENIEV (1818.1883)

Lettre autographe signée à l’éditeur Maurice Dreyfous.

Trois pages in-8°. « Rep[ondu] 27 avril » de la main de Dreyfous, en tête.

Trace d’onglet sur le quatrième feuillet.

Paris. Dimanche 29 mars [18]74

« J’enverrai un article à la Revue Russe – on ne sait pas ! »

Très belle lettre de Tourgueniev conseillant le collaborateur de Charpentier sur l’envoi à l’étranger de l’ouvrage de son ami Flaubert, La Tentation de Saint-Antoine.

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« Monsieur, Voici la liste des gens en Allemagne, auxquels il serait bien d’envoyer des exemplaires de St Antoine – Je vous mets les adresses en allemand :

1) Dr Julian Schmidt, Berlin ….

2) Ludwig Pietsch, Berlin …

3) Paul Lindau, Berlin …

4) Professor Dr Friedlander, Königsberg…

5) Paul Heyse, … in Mūnchen.

6) Dr H. Laube … in wien

[Dreyfous a coché toutes les lignes confirmant le probable envoi des ouvrages aux destinataires listés par Tourgueniev.]

De mon côté je leur écrirai à tous dès aujourd’hui même. J’écrirai aussi en Angleterre à un ami, qui m’enverra les adresses des 4 ou 5 critiques influents, auxquels on pourra envoyer le St Antoine. Je leur écrirai aussi.

Vous pourriez envoyer dès à présent un exemplaire en Amérique à l’adresse suivante : M. Boyesen. Cornell University. Ithaca. N.Y. United States. Mr Boyesen, auquel j’écrirai aussi mettra un article dans l’Atlantic Monthly, qui est la Revue des 2 monde de l’Amérique.

Voici ce qu’on peut faire dès à présent, plus tard on avisera. J’enverrai un article à la Revue Russe – on ne sait pas ! – Dans tous les cas, ne parlez pas encore de la prohibition. Agréez, Monsieur, l’assurance de mes meilleurs sentiments. Iv. Tourguéneff. »

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Gustave Flaubert et Ivan Tourgueniev se rencontrent le 23 février 1863 à Paris, au dîner Magny, où se réunissent auteurs et critiques. Une amitié se noue entre ces deux géants de la littérature. Ils s’écriront pendant dix-sept ans.

Gustave Flaubert publie le 31 mars 1874 La Tentation de saint Antoine chez Georges Charpentier. Le premier tirage de deux mille exemplaires est épuisé en moins de trois semaines. Pourtant, la critique est dans l’ensemble très négative, ce qui blessera profondément Flaubert.