Charles BAUDELAIRE revient à ses travaux sur Francisco de GOYA.

“Ce que j’ai écrit sur Goya est détestable et si je le réimprime, ce sera très remanié.”

Vendu

Charles BAUDELAIRE (1821.1867)

Lettre autographe signée probablement à Charles Yriarte.

Une page in-8°. [Paris] 22 février 1864.

Lettre inédite à la correspondance de la Pléiade.

 

« … ce que j’ai écrit sur Goya est détestable… »

Remarquable lettre de Baudelaire se réjouissant d’un projet de publication sur Francisco de Goya. Le poète renvoie son correspondant à l’étude de référence publiée par Théophile Gautier en 1842 et au catalogue d’Eugène Piot, tout en dénigrant ses propres travaux sur le maître espagnol publiés en 1857.

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« Cher Monsieur, Je vous remercie de votre excellente intention – Mais ce que j’ai écrit sur Goya est détestable et si je le réimprime, ce sera très remanié. Votre ami M. de Labrador peut faire un excellent En-tête avec le petit livre sur Goya, que vous avez bien voulu me faire donner, – avec le remarquable article de Gautier imprimé dans le Cabinet de l’amateur dirigé par M. Piot, – et enfin avec les notes de M. Piot, relatives au sens politique et satyrique de plusieurs des Caprices (même recueil). Je sais que M. Piot va publier de nouvelles notes. Oui, la spéculation est bonne ; mais les reproductions doivent être faites d’après de bonnes épreuves, et il faudrait pouvoir garantir qu’elles ne pâliront pas. Tout à vous. Ch. Baudelaire. »

 

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. En 1842, Théophile Gautier publia « Francisco Goya y Lucientes » au sein de la revue Le Cabinet de l’amateur et de l’antiquaire, en préambule du premier catalogue raisonné de l’œuvre gravé du maître espagnol réalisé par son ami Eugène Piot (avec qui il avait parcouru l’Espagne en 1840). L’étude de Gautier et le catalogue de Piot firent date et marquèrent un point de référence déterminant à la connaissance de Goya en France. Baudelaire se réfère à l’article de Gautier avec éloges et le mentionne d’ailleurs en introduction de son propre texte sur Goya, Quelques caricaturistes étrangers, publié en 1857 dans la revue Le Présent (article repris posthumément, en 1868, dans le recueil de ses textes de critique d’art, Curiosités esthétiques).

 

. Charles Yriarte, directeur du Monde illustré, publia en 1867 un ouvrage d’histoire de l’art, entièrement consacré à Goya. Ouvrage ambitieux à double titre : d’une part, en raison de l’extrême rigueur avec laquelle l’étude est menée, d’autre part, à cause de l’objectif poursuivi par l’auteur souhaitant modifier la perception de ses contemporains sur l’artiste aragonais, à travers « une étude définitive qui fixe la place qu’il doit occuper dans l’histoire de l’art ». Yriarte s’attacha essentiellement à l’œuvre peint de Goya, beaucoup moins connu que ses eaux-fortes, et inclut dans son étude « quarante-cinq planches absolument inédites de ses ouvrages les plus célèbres et les plus importants.»

Yriarte rendit en outre un hommage appuyé à Baudelaire deux semaines après sa mort en 1867, à travers une publication soulignant non seulement son génie poétique mais aussi ses talents de prosateur et de traducteur.

 

. Le recueil de 80 planches gravées intitulé Les Caprices (Los Caprichos) fut édité pour la première fois en 1799 par Goya. D’une fascinante richesse, l’ouvrage présente un réquisitoire en règle contre les tares humaines, la superstition, la bêtise, la corruption, la prostitution, les fausses manières, les mensonges et l’aveuglement du pouvoir.

 

 

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