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Charles BAUDELAIRE jongle entre Edgar Poe et ses poèmes en prose.
« J’ai été obligé de lâcher momentanément les poëmes en prose. »
7.500€
« J’ai été obligé de lâcher momentanément les poëmes en prose. »
7.500€
Charles BAUDELAIRE (1821.1867)
Lettre autographe signée à Louis Marcelin.
Deux pages in-8° sur papier à en-tête de l’hôtel du Grand Miroir à Bruxelles
Adresse autographe. Manque sur le 4e feuillet sans atteinte au texte.
Bruxelles. 4 juillet 1864.
Lettre inédite à la correspondance de la Pléiade.
« J’ai été obligé de lâcher momentanément les poëmes en prose. »
Magnifique et importante lettre du poète évoquant successivement ses conférences sur Edgar Allan Poe, la rédaction momentanément interrompue de ses Petits poèmes en prose au profit de son pamphlet contre la Belgique.
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« Cher Monsieur, voici le manuscrit promis depuis si longtemps, et complètement remanié. Si je l’ai gardé ici deux mois, c’est parce que j’avais l’intention de donner des lectures sur Edgar Poe, et j’avais besoin de tout mon ouvrage sous mes yeux. Ainsi que nous en sommes convenus, vous couperez où vous voudrez, et je vous recommande de nouveau les épreuves.
Maintenant, je veux vous parler de nouveau de M. Jousset [Auguste Jousset, maître de l’hôtel de Dieppe qui aidait financièrement Baudelaire], que je charge de vous remettre ces deux paquets, et à qui je dois de l’argent. Ce serait lui faire plaisir et me rendre à moi un très grand service, de lui remettre le prix approximatif des trois morceaux. Si c’est une violation de l’usage établi chez vous, violez l’usage pour moi, je saurai vous en remercier. Nous avions calculé que l’ouvrage faisant de 1300 à 1500 lignes devait représenter une somme de 325 à 375 frs peut-être un peu plus.
J’ai été obligé de lâcher momentanément les poëmes en prose parce que je veux utiliser mon voyage et que j’ai commencé un ouvrage sur la Belgique. Il faut que j’aille à Namur, à Liège, à Gand, à Bruges et à Anvers. Partout des monuments superbes, et des gens abominables. – mais vers la fin du mois, je me remettrai aux poëmes, et je ferai un triage pour vous ; c’est-à-dire que je choisirai ceux qui par leur nature peuvent s’adapter à votre Revue, comme les deux que vous avez gardés.
Si vous aviez quelque chose à m’écrire, je ne serai jamais hors de Bruxelles plus de trois jours. Mais en terminant, je vous prie de nouveau de faire tout ce que vous pourrez pour soulager M. Jousset. Veuillez agréer cher Monsieur, l’assurance de mes parfaits sentiments.
Charles Baudelaire. Hôtel du Grand Miroir. Rue de la Montagne. Bruxelles.
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. En avril 1864, très endetté, Baudelaire part pour la Belgique afin d’y entreprendre une tournée de conférences, mais ses talents de critique d’art éclairé rencontrent peu de succès. Il se fixe dès lors à Bruxelles et initie, en juin 1864, la rédaction d’un pamphlet féroce contre son éphémère pays d’accueil. La Belgique déshabillée, restera inachevé. Les premiers extraits ont été publiés à titre posthume en 1887, puis dans son intégralité, en 1952, sous le titre de Pauvre Belgique.
. Émile Planat, dit Louis Marcelin (1825-1887) fondateur, en 1862, et directeur de La Vie parisienne avait accueilli dans sa revue plusieurs textes de Baudelaire : le chapitre XI du Peintre de la vie moderne (23 avril 1864), deux poèmes en prose : Les Yeux des pauvres et Les Projets (2 juillet et 13 août 1864) et, par les soins de Jules Claretie, le sonnet Sur les débuts d’Amina Boschetti (1er octobre 1864).
. Le Spleen de Paris, également connu sous le titre Petits Poèmes en prose, a été publié posthumément, en 1869, à l’initiative de Charles Asselineau et Théodore de Banville, dans le quatrième volume des Œuvres complètes de Baudelaire, chez Michel Lévy. Les cinquante pièces composant ce recueil furent rédigées entre 1857 et 1864.
. Provenance : Vente Christie’s Paris. 30 avril 2014. Lot 74.
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