Antoine BOURDELLE dessine son Héraklès archer au sein d’un temple.

Antoine BOURDELLE (1861.1929)

Lettre autographe signée à l’architecte Alfred Rome.

Deux pages grand in-4° illustrées par son chef-d’œuvre Héraklès archer.

Légères traces d’adhésif au verso.

Enveloppe autographe contrecollée sur papier.

[Paris] 3 juin 1926.

« C’est mon grand Héraklès (bronze) qui dans un petit temple tracé par moi est érigé. »

Extraordinaire lettre illustrée du sculpteur français figurant son Héraklès archer au sein d’un temple à colonnades inauguré dans la ville de Toulouse.

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« Chers amis Rome. Ami Alfred Rome. J’ai l’écho de votre nomination dans la Légion d’honneur. Nous en sommes très très heureux, pour votre œuvre et pour la joie dans votre maison.

A Toulouse dernièrement, le 16 de mai, 100 sociétés sportives ont défilé devant le 1^er monument aux sports élevé en France et c’est mon grand Héraklès (bronze) qui dans un petit temple tracé par moi est érigé au seuil du terrain du stade toulousain.

Près de l’Héraklès, une stèle porte en petit relief bronze enchâssé la tête d’un jeune sportif mort à la guerre. Ce temple en béton coulé est sans toit. Cela ne dépasserait pas 60 mille francs si on pouvait en établir auprès d’un stade grenoblois une réplique. Il y aurait place sur les deux stèles pour 2 ou 4 sportifs. Si vous en avez perdu à la guerre. Les cérémonies y sont très émouvantes. Je ferai au temple quelques modifications, par exemple, on le mettrait sur plusieurs marches ! Toulouse étant la plaine – et Grenoble, la montagne ! On a fait là à Toulouse l’appel des morts. Un piquet de soldats, le maire, le préfet, un général. 100 sociétés sportives le soir. Banquet de 300 couverts.

Si à Grenoble vous avez un stade, attention de ne rien ébruiter et si vous pouvez montrer cela, ne le dévoilez qu’après certitude, sinon ne rien entreprendre. Soyez avertis que le prix du bronze est très augmenté et voilà qui serait mieux qu’au musée. A tous les Rome affections. Ant. Bourdelle. »

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Héraklès archer est certainement la sculpture la plus célèbre d’Antoine Bourdelle. Cette notoriété fut acquise dès sa première présentation, au Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1910. L’œuvre, figure le héros antique tirant ses flèches contre les oiseaux du lac Stymphale. Plusieurs versions de ce chef-d’œuvre sont aujourd’hui conservées à travers le monde.

C’est en 1925 et à l’initiative de Paul Voivenel (1880.1975) que cette version d’Héraklès archer fut installée, à Toulouse, square de l’Héraclès, en mémoire de tous les sportifs morts au combat durant la Première Guerre mondiale.

Voivenel, président du comité de Rugby, avait sollicité Bourdelle, né à Montauban et ancien élève de l’École des Beaux-arts de Toulouse, pour que le sculpteur cède un exemplaire de son Héraklès à la ville de Toulouse. Bourdelle accepta cette proposition, dessina l’intégralité du monument et accepta de vendre cette sculpture en bronze à prix coutant.