André BRETON cite les préceptes surréalistes de Marcel DUCHAMP.

« Dans le surréalisme, nous vivons heureusement sur cette idée pragmatique, énoncée naguère par Marcel Duchamp, qu’un article insultant de 21 lignes est préférable à un panégyrique de 20 lignes. » 

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André BRETON (1896.1966)

Lettre autographe signée à Maurice Fourré.

Deux pages in-4°.

Paris. 15 décembre 1950.

 

« Dans le surréalisme, nous vivons heureusement sur cette idée pragmatique, énoncée naguère par Marcel Duchamp, qu’un article insultant de 21 lignes est préférable à un panégyrique de 20 lignes. » 

André Breton apporte son soutien amical à Maurice Fourré désespéré des attaques et critiques reçues à la suite de la publication de son premier roman.

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« Cher Monsieur et Ami, Je vous sens quelque peu atteint par les perfidies de certains comptes-rendus et échos de la presse ; j’aurais dû vous prévenir qu’ils étaient inévitables et vous enjoindre de ne pas vous départir pour si peu de votre admirable sérénité. Ce venin s’est exercé avec beaucoup trop de persistance contre moi pour que je ne sois depuis longtemps immunisé mais je conçois que cela personnellement vous surprenne et même vous affecte. Le sieur Rousseaux, du Figaro littéraire, me guette depuis quelque temps et cherche à m’atteindre au besoin par ricochet : rien de bien grave. Les Saillet et Nadeau, depuis “Flagrant Délit”, sont plus malintentionnés encore. Et que dire de l’entrefilet d’Opéra ? Il suffit de savoir que ce journal a maintenant pour directeur l’ancien directeur de France-Dimanche : pour concurrencer son passé vous pensez bien qu’il lui faudra dépasser les limites de l’infamie. Tout ce que je regrette est que cela tombe sous vos yeux.

Dans le surréalisme, nous vivons heureusement sur cette idée pragmatique, énoncée naguère par Marcel Duchamp, qu’un article insultant de 21 lignes est préférable à un panégyrique de 20 lignes (et d’ailleurs peut-être de 40). Aussi n’entretenons-nous aucune relation avec les milieux journalistiques ni même “littéraires” (c’est pourquoi l’on ne m’aura jamais vu aux réceptions Gallimard et les lettres que d’imprudents correspondants m’adressent à la “Société des gens de lettres” leur sont retournées avec la mention : “Inconnu”.) J’espère, cher Monsieur Fourré, que les tristes agissements dont nous parlons laisseront vierge de toute trace votre chemin lumineux. À vous de tout cœur, André Breton. »

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Maurice Fourré (1876.1959) débuta sa carrière d’écrivain à l’âge respectable de 74 ans, avec la publication de son roman La Nuit du Rose-Hôtel dans la collection « Révélation » spécialement créée par André Breton chez Gallimard. Fourré demeurera le premier et ultime auteur de cette collection inaugurée par Breton.

Roman-poème aux accents érotiques La Nuit du Rose-Hôtel suscita un accueil enthousiaste de Gaston Bachelard et de Jean Cocteau, mais fut boudé par le public.

Fortement marqué par cet échec et par les critiques, Fourré écrira néanmoins trois autres romans avant sa mort en 1959.

 

 

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