Victor BRAUNER (1903.1966)
Lettre autographe signée à Alice Rewald
Huit pages in-4°.
Sans lieu. 22-26 décembre 1959.
« Une des choses les plus extravagantes à était cette soirée à la mémoire du testament du Marquis de Sade, cérémonie surréaliste qui a eu lieu dans un somptueux appartement du Bois. »
Extraordinaire lettre de Brauner contant dans le détail le déroulé d’une soirée surréaliste à la mémoire du Marquis de Sade.
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« Chère Alice, pardon de te répondre si tard, d’autant plus que j’étais très ému que tu t’est donné ce mal de nous écrire à la main, car je sais que tu aime mieux écrire à la machine. Aussi je te demande d’excuser ces mauvaises herbes éventuelles de cette lettre (fautes orthographes etc) et je souhaite que tu puisse tout-même y trouver des choses qui t’amuse.
Inutile de te dire que tu es emplement installé dans l’espace intérieur de cette personne qui est moi même et que comme un reflexe conditionné chaque fois que j’ouvre la porte d’entrer, j’espère te rencontrer dans le couloir qui nous est commun, radieuse, agréable, souhaitable et avec cette vivacité qui fait un bien inouï. Mais je ne savais pas que tu puisse prendre de tel métamorphoses, car quel ne fut ma stupéfaction de te voir sortir un jour, après beaucoup de journées d’attente, eu une espèce de Cov-boi géant à grand chapeau, (tu nous avait caché ça) mais j’ai vite vu que ce n’était pas toi, et aussi je me suis dit innoceamment que j’aurais du amenée ma “fourtanelle” de Roumanie, pour bien compléter cette cohabitation folklorique / fourtanelle est une chemise que l’on porte au dessus d’un pantalon blanc, avec beaucoup de broderies, et qui est centuré par un large foulard en laine rouge/.
En tous les cas tu dois savoir que tu est présente dans mon univers du dedans, et que toutes ces rêverie que l’on mène en dehors de toutes frontières conventionelle, tu as une participation active à laqu’elle tu est engagé contre ta volonté. Mais si cette voie de la digression de sentiment continue je ne t’écrirais pas ce que je voulais aussi quelque fait qui font qu’à Paris on ne s’est pas ennuié ces derniers temps.
Une des choses les plus extravagantes à était cette soirée à la mémoire du testament du Marquis de Sade, cérémonie surréaliste qui a eu lieu dans un somptueux appartement du Bois, et j’étais sur invitation stricte à cette assemblé nocturne qui comporté à peu près 200 personnes invité. Inutile de te dire que tous ce qu’il y a de plus brillant du point de vue d’une, intelligentzia sélectionné s’y trouvais, naturellement élites trier par la conception surréaliste.
Donc écrivains, poètes, peintres, cinéastes, critiques, etc, se trouvent réunis tard, car il fallait arriver à 22 heures. Soiré en apparence très mondaine, avec courbettes baisage de main, éclairage à la bougie, domestiques en blouse de garçons de bar blanche. Femmes en robes de soir, quelques extravagances timoré, dans le genre ongles peintes en bleu ou vert, bandeaux en paillette autour de la tête, grand maquillage, Rimmel à gogo et fond de teint spectral.
Aussi une femme en velours noir ayant le bout de sein qui sortait par un petit trou de la robe, brodé autour avec des strass, sur le cheveux à la naissance du front une espèce d’étoile-miroir, faisant conversation mondaine “comment aller-vous cher ami” “mon mari etc” ce qui naturellement ne donne qu’une envie très orienté et ce n’était sûrement pas les phrases conventionelles, mais un langage plus libertaire, mais naturellement aussi rejetés de suite dans les affres du rideaux de l’hypocrisie.
Enfin après un moment ont nous transporte tous dans une immense pièce vide, éclairé par deux phares-réflecteurs d’en haut. Tous le monde s’installe debout en cercle laissant une place au centre et je vois les surréalistes en grand nombre prendre une attitude solenelle, un peut comme les boy-scouts, figé dans une espèce de garde-à-vous. Brusquement on entend un grondement, qui s’emplifie lentement et qui est le bruit d’un volcan en éruption. Quand le bruit est au paroxisme on entend un voix tronituante déclamer le testament du marquis de Sade (je crois que c’était la voix de Breton) qui est un testament laïque et qui donne / lègue sa fortune à ces domestiques et à d’autre pauvre gens, et qui demande à être enterré sans le secours de la religion.
Après la lecture, un silence, et puis s’avance un récitant qui s’installe de notes sur un pupitre à musique figé aussi en garde à vous et qui avec une voix de cresselle, très désagréable lit un texte pour prouvé que la famille de Sade l’a enterré religieusement et qu’elle a pris l’héritage pour elle, et continue à donner lecture des textes des écrivains qui ont écrit sur Sade, textes, médiocre d’ailleur enfatique, mal choisi, et après s’en prend malhabillement aux détracteurs de Sade. Par exemple : « Simone De Bauvoire écris “faut-il brûler Sade ?” Nous demandons : “faut-il brûler Simone de Bauvoire ? “nous répondons oui et nous disons il faut lui brûler les fesses !
Ensuite le récitant annonce que la cérémonie commence et en ce moment s’ouvre une porte est apparait un immense fântome qui avance très lentement vers le centre de la salle. Le récitant explique que c’est le costume cérémonial. Ce costume est d’ailleur très étonnant, je t’enverrais les photos. Une espèce de ramassi de masques, primitives très bien fait inspiré des masques de Britich Colombie américaine, et des images surréalistes à travers Max Ernst et probablement moi (on m’a signaler une grande ressemblance à mes personnage). Cet apparition est tout même très impressionante, et pandant que ce personnage avance il produit un hurlement à chaque pas et le pied produit un bruit aigue et très haut, l’autre un bruit bas et tonnant. Le recitant explique que ce que ce personnage traîne derrière lui est le cercueil de Sade, et continue pendant tous le temps d’expliquer les symboles qui se trouve sur ce grand costume. Une femme habillé de noir ayant un bandeau autour de cheveux et qui fait très armée de Salut, puritaine apparaît et commence à enlever chaque partie de ce costume, que le personnage vivant se trouvant dans cette immense echaffaudage mobile, porte sur lui.
Dans ce qu’ils appelle le cerceuil il y a par dessus naturellement un immense sexe, du petit trou de son bout surgissent cinq pétales noires au centre dequelles il y a les cinq lettres du mot amour.
Pendant tous ce temps le récitant nous attire l’attention sur chaque détail et aussi la femme en noir qui est une espèce d’opératrice vestale de la cérémonie enlève chaque partie de ce costume en commençant par le cercueil, qu’elle met savament en pièce détaché pour mettre chaque objet de détail au mûr. Ainsi elle se trouve à la démonstration du mot amour, tenant cet immense sexe noir quelques instant dans les mains. Après le cercueils ont deshabille petit à petit le personnage qui porte une multitude de masques superposés, que l’on enlève (c’est toujours la femme qui procède à ce déshabillage) pour chaque fois mettre au mûr des morceaux.
Le personnage porte un immense sexe noir (d’ailleur tous les costume est en noir volcan, avec des reflets bleu foncé et violet) que l’on enlève encore et que l’ont met au mur, pour laissé apparaître un autre sexe plus petit. Enfin on arrive à un maillot de corps noir avec une espèce de masque sur la figure extrêmement organique, gélatineux et impressionnant d’où l’on apperçois deux immenses yeux. Par la suit la femme de la cérémonie aide le personnage à enlever le maillot de corps et le personnage reste nu. Il est très beau peint en noir et strié de flèches violettes qui monte sur tous le corps vers le cœur. À la place du cœur il y a une étoile rouge sur laquelle ont vois un aigle à double tête, armes du Marquis de Sade. (J’ai oublié de te signalé que la servante de l’office, allume dans un récipiant à trépied un feu, où elle posé un fer à marquer qui à comme manche un sexe masculin toujours en forme érective.) Le personnage à les popières (paupières) peinte en rouge viollent et le dos des oreilles aussi rouge.
Pandant ce temps le récitant continue à détailler chaque signe et en nous attirant l’attention sur son immense sexe, l’officiant acteur de ce spectacle le fait monter le long du ventre avec un fil de nilon attacher à un doigt en soulevant sa main vers le cœur. Ceci pour montre en dessous du sexe encore des symboles, un trou rouge dans lequel se trouve un sablier avec du sable noir de volcan, de Stromboli. Après le récitant s’arrête l’acteur officiant aussi et après un instant d’immobilité et de silence, avec la main gauche il arrache l’étoile rouge, et il reste à cette place la tache blanche de sa peau et qui est une étoile de sa peau. (comme je te l’ais dis il est peint en noir volcan). Il pousse un hurlement s’empare du fer à marquer rougi et en criant quelque chose qui fini par Sade il se marque du nom de Sade à l’endroit du cœur. Il brandit le fer et il dit : “À qui ?” Silence et tout d’un coup Matta qui était un peu saoul et qui est très enfantin se précipite et en ouvrant sa chemise, se marque aussi. Voilà les fait racontés comme un fait divers à toi de tirer les conclusion en tout cas aucun surréaliste n’a répondu à l’invitation de se marquer au fer rouge. Ensuite on entre dans le salon et la soiré fini très mondainement avec wisky et champagne et propos médiocre. Le lendemain André Breton me téléphone un texte de rahabilitation de Matta et de moi même que je t’enverrais sans commentaire. Victor. »