André BRETON – Manuscrit de travail de son poème “Lumière ai-je dit”.

“Lumière, ai-je dit vrai l’ombre est trop vraisemblable  / Elle a même n’est-ce pas les yeux bleus / Et les chemins tous mènent à la Rome ancienne/ Les paroles s’en vont aussi quand je reste (ai-je dit vrai)”

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André BRETON (1896.1966)

Manuscrit autographe.

Une page in-4°.

Slnd [Circa 1930]

 

Manuscrit de travail, avec ratures et correction, de son poème Lumière ai-je dit.

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Lumière, ai-je dit vrai l’ombre est trop vraisemblable

Elle a même n’est-ce pas les yeux bleus

Et les chemins tous mènent à la Rome ancienne

Les paroles s’en vont aussi quand je reste (ai-je dit vrai)

À ma place il y a des hommes qui vont à la chasse

Et qui regardent derrière eux comme si les oiseaux qu’ils ont déjà tués les attendaient

La mousse qui roule comme elle est jalouse de la poussière des pierres

Il paraît que les enfants ressemblent à leur miroir 

Et que c’est plus tard seulement qu’ils ont l’illusion contraire

Il n’y a pas d’image ni dans la glace ni ailleurs

Il n’y a que des longueurs selon le vocabulaire hippique

C’est pourquoi les obstacles sont parfois mortels

Mais que dire du cavalier qui mettrait cent ans à sortir de sa propre ombre

Là où le pied de son cheval a passé l’ombre de ce pied fait que l’herbe repousse

Comme si cette ombre seule était vraie

Mais le sourire n’a pas de patrie 

 

 

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