Aux heures de guerre, le général de GAULLE cite Georges CLEMENCEAU.

Charles de GAULLE (1890.1970)

Lettre signée à Yvonne Salmon.

Une page in-4° sur papier à son en-tête de Carlton Gardens.

Londres. 21 novembre 1942.

Apostille autographe.

« Quand on n’a qu’une main, il faut la garder propre. »

Le Général remercie son alliée de sa lettre dithyrambique faisant suite à son discours de soutien aux alliés prononcé à la BBC au soir du débarquement en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942. Tenu à l’écart de cette opération militaire par les Anglais et les Américains, De Gaulle cite Clemenceau afin de démontrer sa quête absolue de victoire.

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« Mademoiselle, J’ai bien reçu votre lettre du 8 novembre. Je vous remercie de votre fidélité et vous félicite de votre inlassable dévouement. Veuillez agréer, Mademoiselle, l’expression de mes sentiments les meilleurs. C. de Gaulle. »

En marge inférieure, de Gaulle note cette citation de Georges Clemenceau :

« Quand on n’a qu’une main, il faut la garder propre. Clemenceau. »

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Nous joignons le brouillon de la lettre d’Y. Salmon adressée initialement au Général au soir du 8 novembre 1942 :

« Mon Général, Depuis vingt-huit mois je ne me suis jamais permis de vous écrire quand je me sentais réconfortée par vous dans notre terrible malheur ; mais ce soir, après vous avoir entendu, ma joie est si profonde que je vous demande la permission de vous l’exprimer. Je me rends compte depuis juin 1940 de la lutte que vous avez engagée parce que depuis 1919 en petit j’ai lutté moi-même comme mon père l’avait fait aussi ; depuis 39 ans dans ma famille nous avons désiré un chef français qui sût être ferme et grand, comme vous, en face des alliés et quelle traite vous avez tirée sur eux pour le compte de la France aujourd’hui ! Qu’elle est belle l’histoire de la bataille de vingt-huit mois que vous livrez seul, en silence, qui permettra une union franco-anglaise à titre d’égalité et qui sauvera les deux pays, la France et la Grande Bretagne quand la victoire sera gagnée « grâce à la France » car elle seule peut avoir un fils capable du geste que vous avez fait aujourd’hui. Tous les espoirs nous sont désormais permis […]  Yvonne Salmon. »