Gustave FLAUBERT désespéré par la guerre franco-prussienne.
« Je ne crois pas qu’il y ait en France un homme qui souffre plus que moi […] Il me semble que j’assiste à la fin du monde. »
2.500€
« Je ne crois pas qu’il y ait en France un homme qui souffre plus que moi […] Il me semble que j’assiste à la fin du monde. »
2.500€
Gustave FLAUBERT (1821.1880)
Lettre autographe signée à Jeanne de Tourbey, future comtesse de Loynes.
Deux pages ½ in-8° sur papier crème. Fragilité au pli central.
[Croisset. 29 octobre 1870]. Samedi 11 h. du soir.
Flaubert, Correspondance IV, Pléiade, page 259
« Je ne crois pas qu’il y ait en France un homme qui souffre plus que moi […] Il me semble que j’assiste à la fin du monde. »
Flaubert désespéré par la guerre franco-prussienne et le siège de Paris.
« Ma chère Amie, Je vis encore puisqu’on ne meurt pas de chagrin ! – Par-dessus les douleurs de la patrie j’ai celles du foyer. – Songez que je vis seul, avec ma mère qui a 77 ans, & que ces événements achèvent, au milieu d’une population stupide & assaillis par les pauvres. – Nous en avons jusqu’à 400 par jour !
Tout dépend de la sensibilité des gens. Or je ne crois pas qu’il y ait en France un homme qui souffre plus que moi. Comment ne suis-je pas encore devenu fou !
La reddition de Metz (qui n’est pas encore officielle) est pour moi une chose inexplicable ? Bazaine nous a-t-il trahis ? Dans quel but ? – Cette catastrophe va démoraliser la province. Mais Paris tiendra bon. – Avant que les Prussiens n’y entrent il y aura des boucheries formidables. Quelle guerre ! Jamais on n’a vu de pareilles horreurs. C’est une dévastation systématique. Leur rêve est de nous anéantir. Il me semble que j’assiste à la fin du monde.
Je n’ai aucune nouvelle d’aucun de nos amis. La Seine-Inférieure jusqu’à présent est bien défendue. Mais si les Prussiens s’y présentent en grand nombre, ce sera comme partout ailleurs. Ah ! si nous avions un vrai succès sur la Loire, si Trochu faisait des sorties formidables les choses changeraient. Mais changeront-elles ?
Pauvre Paris ! pauvre France ! jamais on ne les a tant aimés n’est-ce pas ! Comment vivez-vous à Londres ? Qui voyez-vous ? Je voudrais bien vous tenir compagnie. Écrivez-moi. Je vous baise les deux mains bien fort. Votre vieil ami – peu gai ! Gve. »
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