George SAND convie DELACROIX au retour des cendres de NAPOLEON.
« Nous avons deux billets pour l’intérieur des Invalides. […] Le deuil est de rigueur. »
3.000€
« Nous avons deux billets pour l’intérieur des Invalides. […] Le deuil est de rigueur. »
3.000€
[Eugène DELACROIX] George SAND (1804.1876)
Lettre autographe signée à Eugène Delacroix.
Une page in-4°. Adresse autographe.
Manque sur le 4e feuillet, sans atteinte au texte.
[Paris, 14 décembre 1840]
« Nous avons deux billets pour l’intérieur des Invalides. […] Le deuil est de rigueur. »
George Sand convie Delacroix à assister à la cérémonie du retour des cendres de Napoléon Ier, aux Invalides.
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« Cher ami, nous avons deux billets pour l’intérieur des Invalides. Maurice ira prendre vous les portera demain matin et vous irez ensemble. Les voitures pourront circuler jusque-là demain, moyennant un itinéraire de la police que nous avons aussi. Maurice sera donc chez vous à 8h ½. Le deuil est de rigueur.On vous portera du crêpe pour vous deux. – Je crois qu’il faudra être rendu vers 10 h. Si vous n’avez pas la patience d’attendre, du moins vous verrez l’église. Bonsoir, ne vous faites pas écraser et amusez-vous si vous pouvez. A vous de cœur. George. Si vous ne voulez pas y aller, faites dire à Maurice par votre bonne d’aller se promener. »
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Mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821, Napoléon fut inhumé en l’île britannique où sa dépouille reposa durant dix-neuf années. L’Empereur avait demandé, dans un codicille rédigé le 16 avril 1821, de reposer en terre de France. C’est en 1840, que le roi Louis-Philippe obtint de l’Angleterre la restitution de son corps.
Le 15 décembre 1840, un froid glacial règne sur Paris. Des milliers de Français se pressent néanmoins autour de l’avenue des Champs-Élysées pour accueillir le monumental char funèbre de plus de dix mètres de haut qui conduit l’Empereur déchu vers sa dernière demeure. Le cortège, au milieu d’un incroyable enthousiasme populaire, descend lentement la plus belle avenue du monde. Les cloches sonnent, les tambours se déchaînent, le canon tonne, des cris jaillissent de la foule : « Vive l’Empereur ! ».
Le char, attelé à seize chevaux et suivi des vétérans des armées de la République et de l’Empire, traverse l’Arc de Triomphe. Il faut plusieurs heures au cortège pour parvenir jusqu’aux aux Invalides.
Le cercueil, entouré des drapeaux d’Austerlitz, est porté à l’intérieur de la chapelle où des centaines de milliers personnes viendront, les jours suivants, se recueillir devant le cercueil portant la couronne impériale de Charlemagne et le diadème de laurier d’or de César.
Victor Hugo a laissé un très beau reportage de cette journée mémorielle dans Choses vues : « Lafayette est oublié, tandis que Napoléon est toujours vivant. Lafayette n’était qu’une date. Napoléon est un génie. »
Hugo suivit le parcours du cortège, à l’extérieur, par un froid de -14º. Nous ignorons si Delacroix a accepté l’invitation de George Sand et s’il assista à cette cérémonie.
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Provenance :
Achille Piron (légataire universel de Delacroix)
Bibliothèque Marc Loliée
Bibliographie :
George Sand – Correspondance, Lubin, t. V, pp. 183-184.
Sand Delacroix – Correspondance, éd. Françoise Alexandre.
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