Jean COCTEAU et la chapelle Saint-Pierre de Villefranche-sur-Mer.

« Je n’ai jamais mentionné que la maladresse de Brusset me faisait un travail double m’obligeant à faire revivre la platitude de ses calques. »

Vendu

Jean COCTEAU (1889.1963)

Lettre autographe signée à un ami.

Trois pages in-4° sur papier à en-tête Santo Sospir.

St Jean Cap Ferrat. Jeudi 16 novembre 1956.

 

« Je n’ai jamais mentionné que la maladresse de Brusset me faisait un travail double m’obligeant à faire revivre la platitude de ses calques. »

Virulente lettre à l’encontre du peintre Jean-Paul Brusset et son épouse Margaret.

Cocteau est furieux de l’attitude du couple Brusset à la suite de leur collaboration artistique sur les fresques de la chapelle Saint-Pierre de Villefranche-sur-Mer

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« Mon très cher ami, Vous savez l’admiration que je porte à la noblesse de votre attitude. Puis-je vous supplier de dire à votre amie de ne se mêler en rien d’une affaire Brusset dont elle ignore les dessous (qu’ils lui cachent). Les Brusset ont commis à Villefranche l’acte le plus grave dans la juridiction française et, en outre, on l’empêchera d’y mêler les villefranchois. J’ai accepté de rompre avec eux (aux dates prévues) […]

Par délicatesse pour ces malheureux je n’ai jamais mentionné que la maladresse de Brusset me faisait un travail double m’obligeant à faire revivre la platitude de ses calques. Vous savez avec quel cœur j’ai écrit votre bande. Il n’en allait pas de même avec Brusset. C’est par pure complaisance que j’ai accepté d’écrire 5 pages (manuscrites) de préface pour son album et une page de préface pour son catalogue. Il me paie par une lettre d’insultes comme peu de personnes en ont reçue.

Mais, je vous le répète, il ne s’agit pas de manœuvres de maître chanteur. Il s’agit d’une aide à des personnes passibles du pire. C’est mon amitié qui vous parle. Non pas que je le leur reproche. Je les plains de tout mon cœur, mais que je m’étonne de leur morgue lorsqu’ils savent ce qui les attendrait si j’étais une âme pareille aux leurs. Jean Cocteau.  PS. Je me permets de vous écrire parce que c’est si, si grave (et sans rapport avec la chapelle.)

 

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Le 20 octobre 1956, Cocteau écrivait ceci à Margaret Brusset : « Votre mari a oublié que je disais à chaque personne ma gratitude pour sa gentillesse et son courage, que sans lui je ne pouvais rien. Il a oublié ma préface, plus importante, je le crois, qu’un article. En ce qui concerne l’odieuse phrase sur « la chapelle qui se fait toute seule », elle prouve, hélas, que Brusset n’a rien compris (et ne comprend rien à une phrase très belle et très émouvante), j’ai dit que son aide et le céramiste qu’il découvrait être étaient autant de miracles dictés par la chapelle qui nous donne ses ordres. S’il voit tout par le petit bout de la lorgnette, mieux vaut qu’il parte et qu’il me laisse tomber. Ce ne sera pas ma première déception du cœur (hélas)… »

 

 

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