Charles-Augustin SAINTE-BEUVE – Son testament autographe signé.

De plus le petit volume de vers secrets (imprimé à 205 exempl.) se trouve en presque totalité dans une petite chambre non meublée, au-dessus de ma chambre à coucher, dans un placard ou armoire près de la cheminée à droite ! Il faudra un certain art pour le découvrir mais vous voilà averti.”

Vendu

Charles-Augustin SAINTE-BEUVE (1804.1869)

« Ceci est mon testament. »

Les dernières volontés de Sainte-Beuve.

Testament autographe signé (trois fois) en faveur de Juste Olivier-Ruchet.

Lettre autographe signée au même.

Une page in-4° sur papier timbré et une page in-12°. Paris. 20 avril et 4 août 1844

Enveloppe cachetée de cire avec mention manuscrite : « Ceci est mon testament. »

 

Importants documents de l’écrivain français livrant ses dernières volontés et nommant son ami vaudois Juste Olivier-Ruchet exécuteur testamentaire et légataire de ses œuvres littéraires.

Sainte-Beuve indique à celui-ci la cachette minutieuse où il pourra trouver le Livre d’amour, recueil témoin de sa liaison avec Adèle Hugo.

 

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– Ceci est mon testament olographe.

– J’annule par le présent écrit tous ceux que j’ai pu faire d’une date antérieure, relatifs à mes dernières volontés.

– Je donne et lègue à ma chère mère, si elle me survit, tout ce que je possède en rente et argent et autres propriétés.

– Je donne à mon ami M. le professeur Juste Olivier-Ruchet de Lausanne ma bibliothèque et je le nomme mon Exécuteur testamentaire. Dans un papier daté du 19 décembre 1843 et qui est entre ses mains, je lui marque quelques dispositions que je désire voir exécutées.

– Je désire expressément qu’il ne soit fait à ma mort ni cérémonie aucune, ni discours funéraire, ni rien de solennel, aucune convocation même ; qu’on me porte à l’Église, puis au cimetière de grand matin, et seulement accompagné des amis qui se trouveront par hasard informés et qui voudront me donner ce dernier témoignage.

            Fait à Paris, de ma main, ce samedi 20 avril 1844 à l’Institut. c.a. Ste Beuve.

Si j’ai le malheur de survivre à mon excellente mère, je désirerais que la propriété de mes œuvres appartînt (et tant que j’ai le droit d’en disposer) à mon ami Olivier-Ruchet de Lausanne et qu’il s’en fît l’éditeur : je les lui lègue donc, au cas où ce genre de legs puisse avoir lieu. Si la loi s’y oppose, je veux que mes œuvres entrent immédiatement dans le domaine public. Fait à Paris ce 20 avril 1844 de ma main Ste Beuve.

Si j’ai le malheur de survivre à mon excellente mère, je fais et institue mon ami Juste Olivier-Ruchet de Lausanne mon légataire universel, je lui lègue tout ce qui m’appartient en maisons, rente ou autre propriétés, y compris mes œuvres littéraires. De ma main Ste Beuve. Paris ce 20 avril 1844. »

 

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« Cher Olivier, Quoique je n’aie pas envie de mourir, un petit mot d’affaire encore pour ma tranquillité. J’ai écrit un testament (sur papier timbre) qui est dans un des tiroirs de mon secrétaire et qui en vous nommant exécuteur testamentaire, se réfère à ce que je vous ai recommandé.

De plus le petit volume de vers secrets (imprimé à 205 exempl.) se trouve en presque totalité dans une petite chambre non meublée, au-dessus de ma chambre à coucher, dans un placard ou armoire près de la cheminée à droite ! Il faudra un certain art pour le découvrir mais vous voilà averti. »

 

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Historien de la littérature, écrivain et journaliste suisse, Juste Olivier (1807-1876) fut pour un temps un des intimes de Sainte-Beuve. Une dizaine d’années après avoir institué son ami vaudois comme légataire universel, à la suite de ce que Léon Séché nomme des “dissentiments religieux et politiques”, Juste Olivier fut rayé du testament de l’écrivain.

Dans l’organisation de sa succession, Sainte-Beuve se préoccupe notamment du sort de son Livre d’amourle recueil poétique anonyme consacré à sa liaison avec Adèle Hugo, la femme du grand homme, dont il indique le tirage – 205 exemplaires. La liaison des amants remontait à 1830, quand Victor Hugo et Sainte-Beuve habitaient la même rue Notre-Dame-des-Champs. Les deux étaient alors liés par une amitié fraternelle. Les rares exemplaires du Livre d’amour distribués à des proches et les indiscrétions de Sainte-Beuve provoquèrent le scandale : les deux écrivains devaient se haïr leur vie durant.

Sainte-Beuve refit deux fois son testament, le 12 janvier 1866 et le 28 septembre 169. Dans ce dernier il écrivait : « Je veux que mon enterrement soit purement civil. »

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. Sainte-Beuve. Correspondance générale. Tome V, pages 541-542 et pages 630.631.

. Correspondance inédite de Sainte-Beuve avec M. & Mme Juste Olivier. Léon Séché.

. Exposition Sainte-Beuve. Bibliothèque Nationale. Paris. 1955.

. Ancienne collection Pierre Bezançon.

 

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