Jules VERNE (1828.1905)
Lettre autographe signée à son ami Robert Godefroy.
Une page in-12° sur bi-feuillet. Paris. 2 mai (1884)
« J’ai intérêt à partir le plus tôt possible. »
Superbe lettre de l’écrivain organisant son dernier voyage au fil de la Méditerranée.
« Mon brave Robert, Je suis venu passer qq. jours à Paris, d’où je vous écrit. Faites-moi connaître dès que vous le saurez le résultat de votre élection et dites-moi si étant élu vous pourriez être prêt à partir dès le 10 mai, au cas où le temps le permettrait. J’ai intérêt à partir le plus tôt possible, et dans le cas où vous auriez un retard par suite de ballotage, peut-être vaudrait-il mieux nous donner rendez-vous à Alger. Mais vous y perdriez le détroit de Gibraltar et ce serait fâcheux. Tenez-moi au courant en m’écrivant à Nantes, où je serai de retour demain. A vous bien cordialement. Jules Verne. »
Jules Verne décide, en 1884, de réaliser une grande croisière au fil de la Méditerranée. Le Saint-Michel III,dont le port d’attache se trouvait au Tréport, quitte Nantes le 13 mai. A son bord, se trouvent Paul Verne (son frère), Michel Verne (son fils), son neveu Maurice (fils de Paul), Edgard Raoul-Duval, Louis-Jules Hetzel, et Robert Godefroy, donc, destinataire de la présente lettre. Le navire arrive à Vigo le 18 mai, puis à Lisbonne le 23. L’équipage passe Gibraltar le 25 mai, et arrive à Bône en Algérie. Suivront Malte, la Sicile, Syracuse, Naples, et Pompéi. Le voyage s’étendra sur deux mois et Verne s’inspirera de ce périple dans la rédaction de Mathias Sandorf, publié dans Le Temps du 16 juin au 20 septembre 1885.