George SAND se désole des journées sanglantes de juin 1848.
« Pensons à nos enfants qui se démoraliseraient si nous perdions l’espérance et la joie. »
Vendu
« Pensons à nos enfants qui se démoraliseraient si nous perdions l’espérance et la joie. »
Vendu
George SAND (1804.1876)
Lettre autographe signée.
Une page in-8°. Trace de cachet de collection.
Tête de lettre coupée sans atteinte au texte.
[Nohant] 25 juillet 1848.
« Pensons à nos enfants qui se démoraliseraient si nous perdions l’espérance et la joie. »
Émouvante lettre de George Sand se désolant de la situation sociale et des conséquences civiles des journées sanglantes de juin 1848.
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« Bonsoir mon ami. Je voudrais bien pouvoir vous donner du courage, mais je n’en-ai-pas, à quelque point de vue qu’on se mette, en présence de la guerre civile, on ne peut que s’affecter et se désoler profondément de part ou d’autre.
Les vainqueurs et les vaincus sont également à plaindre, et je n’aime pas les croix d’honneur à propos d’une lutte sociale, quelque méritées qu’elles soient par le courage et le dévouement. A vous de cœur. Pensons à nos enfants qui se démoraliseraient si nous perdions l’espérance et la joie. G. Sand »
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Les années 1840 sont, chez George Sand, celles d’un engagement politique fervent véhiculé par de nombreuses publications dans la presse nationale. Prêtresse de l’idéal socialiste et républicain, Sand participe à de nombreuses actions en faveur des populations opprimées.
Cependant, l’échec de la révolution de 1848 et les journées sanglantes de juin marquent l’arrêt de son activité militante et l’amorce de ses désillusions. Retirée à Nohant dès mai 1848, Sand ne prend part au débat politique que pour critiquer Louis Napoléon Bonaparte dans diverses revues.
« La révolution de février a été le résultat d’une expression spontanée de la souveraineté populaire manifestée par l’élan unanime […]. Ne vous effrayez pas, ne faites pas semblant de vous évanouir, ne dites pas que nous en appelons à la guerre civile […]. Il n’y aura pas d’émeutes, le peuple n’en veut plus. Il n’y aura pas de conspirations, le peuple les déjoue. Il n’y aura pas de sang versé, le peuple en a horreur. Il n’y aura pas de menaces, le peuple n’a pas besoin d’en faire […]. Le peuple ne touchera pas un cheveu de vos précieux mandataires. Il ne leur dira pas : Mort aux bourgeois ! À la lanterne, vous et les vôtres ! […] Si vous étiez encore plus riches et plus habiles, vous pourriez peut-être produire une apparence de majorité pour allumer la guerre civile. Eh bien, la guerre civile ne vous obéirait pas, elle vous emporterait les premiers. Mais, dans vos savants calculs, vous avez oublié la loi suprême, la grande puissance, la grande voix de l’humanité. Elle viendra, et la pensée de guerre civile s’évanouira comme un mauvais rêve. Elle se sent, elle se connaît maintenant, la voix unanime du peuple ! » George Sand, « La majorité et l’unanimité », La Cause du peuple, 23 avril 1848.
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