Jack LONDON souhaite publier sa “Revolution” dans Cosmopolitan.

Just now, when all the United States is washing its dirty linen in the magazines, I think no more apposite thing could be done than to publish a statement of the revolutionist’s position and their strength”

6.000

Jack LONDON (1876-1916), écrivain américain.

Lettre autographe signée adressée à M. Walker.

Cinq pages in-8° oblongues, en anglais, sur papier à son adresse.

Datée par cachet : 6 mai 1905.

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London souhaite publier un article intitulé Revolution dans la revue Cosmopolitan, alors dirigée par John Brisben Walker, mais sous des conditions financières satisfaisantes.

Il regrette que la distance entre eux et les difficultés de communication ne leur aient pas permis de s’entendre, rappelant que lorsqu’il était totalement inconnu, il avait obtenu de Walker 4 cents pour un mot. Il a du mal à comprendre que maintenant qu’il a acquis une certaine renommée, il ne soit payé que 5 cents par mot, alors que cet article est dix fois plus fort que le premier. Cependant, il préférerait voir publier son texte dans Cosmopolitan plutôt que dans n’importe quel autre magazine américain : …“Just now, when all the United States is washing its dirty linen in the magazines, I think no more apposite thing could be done than to publish a statement of the revolutionist’s position and their strength”… […En ce moment, alors que l’ensemble des États-Unis lave son linge sale dans les magazines, je pense que rien de plus pertinente ne pourrait être fait que de publier une déclaration sur la position des révolutionnaires et leur force…]

Quelques semaines après la Révolution de 1905 survenue en Russie, Jack London proclame haut et fort dans cet article que la révolution socialiste est en marche, que nul ne pourra l’arrêter, ni le Président Roosevelt ni les conservateurs aveugles. Il y a dans le monde une armée de 7 millions de révolutionnaires, une armée d’ouvriers aux mains fortes et puissantes, aimant la paix mais prêt à la guerre, qui saura obtenir la chute du capitalisme et combattre la misère sociale et ses ravages.

 

Nous joignons  une lettre signée, adressée à un camarade socialiste. Grand Forks (North Dakota), 3 février 1906. Une page in-8° sur papier à en-tête de l’hôtel Dacotah, date par cachet encre. En anglais.

Ecrite par sa seconde femme, Charmian Kittredge (que Jack London aavit épousé en novembre 1905 et qui fut une compagne idéale et la sténographe fidèle de ses écrits), cette lettre est destinée à rassurer son cher camarade Moore sur l’intégrité du magazine CosmopoIlitan.  …“I was rushed to death when I wrote my replies to the questions published in Cosmopolitan. (…) M. Walker does not own the Cosmopolitan any more. It is owned by Mr Hearst. Read article by me entitled ‘My Outlook on Life’, soon to be published in Cosmopolitan and you will see that the magazine is all right. Yours for the revolution”  [J’étais dans une urgence absolue lorsque j’ai écrit mes réponses aux questions publiées par Cosmopolitan. (…) M. Walker ne possède plus le Cosmopolitan. Il est détenu par M. Hearst. Lisez mon article intitulé Ce que la vie signifie pour moi, qui sera bientôt publié dans Cosmopolitan et vous verrez que le magazine est tout à fait correct.  A vous pour la révolution]

Magazine familial fondé en 1886, Cosmopolitan fut dirigé à partir de 1889 par John Brisben Walker, issu de l’industrie automobile, avant d’être racheté en 1905 par William Randolph Hearst (qui inspirera plus tard Orson Wells pour son célèbre film Citizen Kane). Sous la direction de ces deux patrons de presse, le journal suivit une ligne davantage littéraire et politique avant de se transformer dans les années cinquante en revue plus spécifiquement « féminine ». Parmi les collaborateurs du magazine du temps de Jack London, on peut notamment citer d’autres grands écrivains comme Ambrose Bierce, Rudyard Kipling, Edith Wharton ou George Bernard Shaw.

En mars 1906, Cosmopolitan publia effectivement un article autobiographique de Jack London, sous le titre What life means to me. Cet article, ainsi que celui mentionné dans la première lettre, fut recueilli en 1910 dans un volume intitulé Revolution (publié en français par les éditions Phébus en 2008). London y explique comment, de par sa naissance dans un milieu défavorisé et à travers ses multiples expériences et rencontres, il est devenu un militant socialiste, fervent défenseur de la classe ouvrière face à l’avidité capitaliste.

La formule finale « A vous pour la révolution » utilisée dans cette lettre a souvent été employée par London, socialiste convaincu, dans sa correspondance.

 

 

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